19/02/2008

Méditations Paraphilosophiques - Première Méditation

Il m’est arrivé de douter de l’Explication et du Soi, bien que le monde tel que présenté à moi s’offre dans une plénitude qui ne laisse aucunement entrevoir la non-existence des stances permanentes de la fuite du regard; la force de la présence des Principes complets et sphériques fondamentaux à l’étendue, soit Nana Mouskouri et Mike Tyson, s’impose de soi et par soi à l’âme au regard converti vers la dynamique des champs, une refonte de la conception première du savoir paraphilosophique serait donc nécessaire à une édification solide de la Chose – pleinement ferme et entièrement fécondée. Il […] garde-fou métapsychique.

Il est donc nécessaire de se poser la question de la motricité ultime de la Chose au regard d’un doute fondamental et complet, allant jusqu’à la négation de l’Explication et du doute lui-même : posant ainsi que toute intellection se reflète ordinairement dans la dureté sensible, mais qu’elle se rapporte à la fois au monde vrai de l’aridité du Verbe épuré de toute considération communicationnelle. Ce sera la seule voie rationnelle pour bâtir une vérité de la Chose et de la généralité temporelle du Soi et de l’Explication.

Je procèderai donc tel que prévu, par épuration des considérations communicationnelles, afin d’atteindre le Verbe vrai.

Impromptu et codérrien
Chapeauté cristallin
Chose et entendement purement vidé, circonspect, inimitabilité glissante
Loi de fermeté et aisance foudroyée
Permise à l’eudémonologie du substrat étant
Infiniment
Lénine, le premier constant
Thalès, le premier astronome
[…] trajectoire, que tout s’écroule
L’eau de la Chose, le remous des essences
Ne me quitte pas
Roum dum dum wa la dou c'est le temps des vacances
Roum dum dum wa la dou c'est le temps des vacances

C.Q.F.D.


Maintenant le doute levé sur l’aridité du Verbe, je peux accéder à la contemplation des vérités paraphilosophiques de la strate première, soit l’Explication et le Soi, qui ne devraient paraître à l’âme entraînée que comme la source essentielle mais non omnipotente des déclinaisons morphiques de la Chose dans sa totale portée tactile sur les essences voilées par le garde-fou métapsychique. Il […] nous faudra […] jubilation dilatoire de l’[…] Organon plurisouverain des efficiences mates […] un citron.

Méditations Paraphilosophiques - Remarques

Bien que l’IPUMQÀM ne soit pas voué à la rédaction et à la publication de thèses personnelles à ses chercheurs, préférant de loin se vouer à la révélation des vérités absolues auxquelles parvient l’Institut, des événements récents ont amené la direction à considérer un léger écart à la règle. En effet, le directeur de l’unité de paramétaphysique, dont nous tairons ici le nom, semble avoir été emporté, intellectuellement puis physiquement, par une tourmente littéraire dont les résultats ont apparemment été dispersés, pêle-mêle, dans les locaux de l’Institut. Tout juste avant d’avoir atteint l’état de pleine potentialité, le chercheur en question a laissé la note suivante, sous forme de post-it, au bureau d’un collègue :

Je suis à la cafétéria, je reviens vers 13h
Nous discuterons de la location du chalet à mon retour
N’oublie pas de prendre tes médicaments

À la vue de cette source primaire, le spécialiste en parapaléographie a, par intuition cosmique, détecté un message encodé :

Je me suis dissout, force d’avoir trop médité
Mes écrits se sont éparpillés
Veuillez les ordonner

Armée de vaporisateurs à éther et de plumes-fontaines, une équipe de chercheurs de l’IPUMQÀM s’efforce, depuis, de colliger les fragments, parfois incomplets, de cette œuvre féconde. Les résultats de cet effort seront publiés ici.

La section des scribes Alpha

12/02/2008

Le Premier Moteur

L'IPUMQAM se lance, menotté et les yeux bandés, dans l'impitoyable monde de la recherche universitaire en révélant au monde entier que le Premier Moteur aristotélicien est.

Après une longue et tortueuse recherche documentaire (n'impliquant aucunement la séquestration de l'estimé Richard Bodéüs afin de lui faire traduire certains passages d'Aristote dans le but de s'assurer de la totale sobriété du traducteur lors de la traduction, histoire de limiter les risques d'interprétation un peu trop frivole), nos chercheurs sont parvenus à identifier les caractéristiques qui font d'une réalité le Premier Moteur.

Ces caractéristiques sont nombreuses. Mais tout cela est compliqué. Ce qu'il faut retenir, c'est que le Premier Moteur est en constante intellection de lui-même et incidemment, en constante jouissance de lui-même. Les chercheurs de l'IPUMQAM, vaillants fers d'aisance de la paraphilosophie, ont donc mis de côté leurs camisoles de force et leurs décoctions de bromure afin de se mettre en quête d'un être qui est et qui ne fait que se penser lui-même, jouissant à chaque microseconde de cette auto-intellection.

"Nous avons d'emblée écarté les Richards Martineau et Guy-A. Lepage, puisqu'ils ne sont pas vraiment autarciques au sens où doit l'être le Premier Moteur", nous explique le directeur de recherche, qui a tenu à garder l'anonymat. "Voyez-vous, ce genre de personne a besoin du regard du public pour jouir, c'est évident. Aucun d'eux ne compte que sur soi-même pour s'élever, ils ont besoin de se faire entendre, de faire parler d'eux." Il fallait donc trouver un être qui ne fait qu'être et se penser et qui jouit du fait de se penser, bref qui ne fait absolument rien d'autre que jouir de soi-même.

L'IPUMQAM révèle donc au monde entier que le Premier Moteur aristotélicien est, et qu'il est Justin Trudeau.

Manifeste de l'Institut de Paraphilosophie de l'Université de Montréal du Québec à Montréal

La paraphilosophie n'est pas de la sous-philosophie.

Elle se rapproche de la surphilosophie, ou plutôt de la métaphilosophie.

Elle vise à corriger une erreur regrettablement fondamentale et fondamentalement regrettable de la philosophie, qui est de s'être confinée à un monde théorique plutôt que de chercher dans le réel les manifestations des concepts qu'elle triture, tripote, manipule, cisaille, cuisine, déglace au vin blanc et engraisse. Mais elle n'est pas de la philosophie analytique, qui n'est, selon un estimé professeur de cégep, que de la sous-philosophie.

Elle est vivante, sournoise, suintante, agile, pétillante, pétulante, architectonique, transparente, ponctuelle, acérée, glamour, postpostpostmoderne, sucrée, pimentée, moelleuse, éthérée, pluriconfessionnelle, très-accommodante, omnipotente, fluide, graisseuse, aérodynamique, tourmentée, catastrophique et biodégradable.

Elle s'explique par elle-même et d'aucune autre façon.