12/02/2008

Le Premier Moteur

L'IPUMQAM se lance, menotté et les yeux bandés, dans l'impitoyable monde de la recherche universitaire en révélant au monde entier que le Premier Moteur aristotélicien est.

Après une longue et tortueuse recherche documentaire (n'impliquant aucunement la séquestration de l'estimé Richard Bodéüs afin de lui faire traduire certains passages d'Aristote dans le but de s'assurer de la totale sobriété du traducteur lors de la traduction, histoire de limiter les risques d'interprétation un peu trop frivole), nos chercheurs sont parvenus à identifier les caractéristiques qui font d'une réalité le Premier Moteur.

Ces caractéristiques sont nombreuses. Mais tout cela est compliqué. Ce qu'il faut retenir, c'est que le Premier Moteur est en constante intellection de lui-même et incidemment, en constante jouissance de lui-même. Les chercheurs de l'IPUMQAM, vaillants fers d'aisance de la paraphilosophie, ont donc mis de côté leurs camisoles de force et leurs décoctions de bromure afin de se mettre en quête d'un être qui est et qui ne fait que se penser lui-même, jouissant à chaque microseconde de cette auto-intellection.

"Nous avons d'emblée écarté les Richards Martineau et Guy-A. Lepage, puisqu'ils ne sont pas vraiment autarciques au sens où doit l'être le Premier Moteur", nous explique le directeur de recherche, qui a tenu à garder l'anonymat. "Voyez-vous, ce genre de personne a besoin du regard du public pour jouir, c'est évident. Aucun d'eux ne compte que sur soi-même pour s'élever, ils ont besoin de se faire entendre, de faire parler d'eux." Il fallait donc trouver un être qui ne fait qu'être et se penser et qui jouit du fait de se penser, bref qui ne fait absolument rien d'autre que jouir de soi-même.

L'IPUMQAM révèle donc au monde entier que le Premier Moteur aristotélicien est, et qu'il est Justin Trudeau.

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